Après l'eau l'année dernière, le thème de notre travail collectif sera pour cette saison 2017-2018 : Le Vin C'est un thème qui parle à beaucoup, mais voici tout de même comme à chaque fois quelques textes pour vous inspirer. À M. Le comte, le chevalier et l’abbé de Sade Trio charmant que je remarque Entre ceux qui font mon appui, Trio par qui Laure aujourd’hui Revient de la fatale barque ; Vous qui pensez mieux que Pétrarque, Et rimez aussi bien que lui, Je ne puis quitter mon étui Pour le souper où l’on m’embarque ; Car la cousine de la Parque, La fièvre au minois catarreux, À l’air hagard, au cerveau creux, À la marche vive, inégale, De mes jours compagne infernale, M’oblige, pauvre vaporeux, D’avaler les juleps affreux Dont monsieur Geoffroi me régale ; Tandis que d’un gosier heureux Vous buvez la liqueur vitale D’un vin brillant et savoureux. Voltaire, Épîtres, stances et odes Chanson A Boire I Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir: Vos esprits s’en font trop accroire. Allez, vieux fous, allez apprendre à boire. On est savant quand on boit bien: Qui ne sait boire ne sait rien. S’il faut rire ou chanter au milieu d’un festin, Un docteur est alors au bout de son latin: Un goinfre en a toute la gloire. Allez, vieux fous, allez apprendre à boire. On est savant quand on boit bien: Qui ne sait boire ne sait rien. Nicolas Boileau, Poésies L’âme du vin
Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles : « Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, Un chant plein de lumière et de fraternité ! Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, De peine, de sueur et de soleil cuisant Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ; Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant, Car j’éprouve une joie immense quand je tombe Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux, Et sa chaude poitrine est une douce tombe Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux. Entends-tu retentir les refrains des dimanches Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ? Les coudes sur la table et retroussant tes manches, Tu me glorifieras et tu seras content ; J’allumerai les yeux de ta femme ravie ; A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs Et serai pour ce frêle athlète de la vie L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs. En toi je tomberai, végétale ambroisie, Grain précieux jeté par l’éternel Semeur, Pour que de notre amour naisse la poésie Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! » Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857a source | | | |
Comme chaque année les représentations sont à réalliser sur des toiles de 20x20, et seront ensuite assemblées sur un grand panneau collectif, avant d'être présentées au Mai des Arts. Précision : Le thème de travail proposé chaque année est un fil conducteur qui permet de dévoiler la diversité qui fait la richesse de notre l’ATELIER. Alors à vos pinceaux....
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